En 2023, dans le cadre d'accords entre le Réseau national des INSPÉ et les Centres régionaux de formation et d'éducation (CRFPE) du Sénégal, il a été convenu de rapprocher les INSPÉ d'Amiens et de Reims avec le CRFPE de la région de Thiès.
Cette collaboration a déjà porté ses fruits avec la venue d’une délégation sénégalaise en septembre dernier, la visite d’une délégation amiénoise et rémoise en décembre et la mise en stage d’étudiants des deux INSPÉ à Thiès en février et avril 2024. Elle se renforcera l’année prochaine au travers de formations et séminaires collatéraux en ligne et en présentiel.
Ces projets s’inscrivent dans la continuité d’une ouverture internationale, tournée notamment vers la Francophonie, l’interculturalité, le plurilinguisme, l’échange des pratiques professionnelles et la recherche.
Nous tenons à souligner également l’esprit d’initiative de nos quatre étudiantes qui ont lancé une campagne de levée de fonds pour financer la collecte et le transport de fournitures scolaires, de livres pour enfants et de manuels. Elles ont également géré toute la logistique, ce qui n’était pas une mince affaire. Elles ont su mobiliser la solidarité de chacun, puisque ce ne sont pas moins de sept valises qui ont pu ainsi être emmenées au Sénégal.
Enfin, notre INSPÉ se joint aux étudiantes pour remercier très chaleureusement Mme Mariama Niang, directrice du CRFPE de Thiès et M. Mamadou Ngom, formateur au CRFPE, pour leur accueil exceptionnel tant personnel que professionnel tout au long du stage.
Le séjour raconté par les étudiantes
Durant les vacances de Pâques, du 20 avril au 5 mai, nous avons eu la chance de partir au Sénégal pour découvrir l'enseignement sénégalais.
Cette expérience nous a permis d’apprendre beaucoup, que ce soit au niveau de la pédagogie mais aussi de la culture sénégalaise, très riche et différente de la nôtre.
Cette collaboration avec le CRFPE de Thiès nous a permis d’être accueillies dans plusieurs écoles. Notre stage était séparé en deux semaines, une semaine dans une école maternelle d’application et une semaine dans une école élémentaire d’application également.
Nous avons appris que le recrutement des professeurs est différent, les futurs professeurs sont d’abord recrutés après le bac puis formés pendant une année scolaire au CRFPE. Les échanges avec ces étudiants rencontrés lors de leur stage dans les écoles ont été très enrichissants. Ils nous ont notamment expliqué leur parcours et les différents stages qu’ils ont effectués. Comme pour les étudiants SOPA, ils font plusieurs stages de 2 semaines. Lors de ces stages, ils font 2 jours d’observations puis, chacun leur tour, mettent en place des séances sous l’œil avisé du professeur qui enseigne dans la classe. À la fin de la matinée ou de la journée, l’enseignant fait un point rigoureux sur les réussites et les points d’amélioration à apporter.
Nous avons remarqué de nombreuses différences avec les écoles françaises, notamment au niveau des effectifs (en moyenne, 30 élèves en maternelle et 60 à 75 en élémentaire) et du matériel mis à disposition des enseignants et des élèves. En général, les élèves disposent d’une ardoise à craie et d’un cahier de brouillon. De plus, le personnel éducatif des écoles est réduit, les enseignants sont donc souvent seuls avec les nombreux élèves, compliquant ainsi l’organisation des classes.
Une journée type se divise en modules de 30 minutes par matière. En maternelle, les élèves ont cours de 8h30 à 12h30 avec une récréation de 30 min. Pour l’élémentaire, les cours commencent à 8h et se terminent à 13h, sauf le mardi et le jeudi où ils vont revenir l’après-midi 2h (en général de 15h à 17h). Pour ce qui est du déroulement des séances, chaque leçon suit le même déroulement : 1) Révisions et pré-requis 2) Mise en situation 3) Analyse et synthèse 4) Institutionnalisation.
De plus, pour chaque savoir disciplinaire, il y aura une leçon d’acquisition (où l’élève va être confronté pour la première fois à ce savoir), une leçon de consolidation et une leçon d’exploitation (soit avec le réemploi libre ou dirigé). Les journées sont très chronométrées, les enseignants essayent de respecter le plus possible les 30 minutes imposées même si parfois ils prennent plus de temps s’ils voient que beaucoup d’élèves sont en difficulté.
Cette expérience dépaysante fut également l’occasion de découvrir la culture sénégalaise à travers de belles rencontres. Hébergées dans une famille, nous avons pu partager le quotidien de celle-ci. Nous prenions nos repas dans un plat commun autour duquel nous étions tous rassemblés (11 personnes). Nous avons pu goûter à plusieurs spécialités culinaires comme le Thiéboudiène (riz épicé au poulet ou au poisson), le Yassa (riz épicé au poulet), le Bissap (boisson à base de fleur d’hibiscus), etc. La famille avait réduit les quantités d’épice afin que nous ne soyons pas malades lors de notre séjour, cependant cela pouvait piquer à certains moments - on se demande bien ce que ça devait être habituellement !
Les journées de stage se terminant assez tôt, nous avons pu visiter de nombreux lieux dans tout le Sénégal. Entre la réserve d’animaux où nous avons vu des girafes, l’île de Fadiouth faite entièrement en coquillage, Dakar et l’île de Gorée, le désert de Lompoul (où nous avons fait du dromadaire) et la ville de Saint-Louis (ville de pêcheurs et ses milliers de pirogues colorées), nous avons été émerveillées de ces nombreux paysages !
Nous souhaitons donc remercier Mme Mariama Niang, directrice du CRFPE de Thiès et M. Mamadou Ngom, formateur au CRFPE, et sa famille pour l’accueil chaleureux et l’accompagnement tout au long de notre séjour ainsi que les centres d’Amiens et de Beauvais de l’INSPÉ. Nous n’oublions pas les étudiants de l’INSPÉ de Reims et M. Frédéric Castel pour leurs précieux conseils avant notre départ.
Marion Braun Julia Brozyna, Celia Cruypenninck et Chloé Paradis, étudiantes en Master MEEF 1er degré
